26 juillet 2016

Ma lignée matrilinéaire



Souvent fascinés par les lignées de nos pères, nous oublions parfois la lignée directe de nos mères. Dans mon cas,  celles-ci étant originaires d'un département qui n'a pas encore mis ses archives en ligne (en 2016), le Gard, je ne pouvais pas remonter bien loin n'étant pas sur place. Mais grâce à mon cousin René qui a donné le coup de départ et à d'autres généalogistes qui ont bien voulu mettre leur recherche en ligne, j'ai pu remonter la lignée et faire une découverte intéressante qui pourrait diriger mon ascendance matrilinéaire vers les temps lointains de mes origines. Mais pour l'instant je m'arrêterai au village qui a donné le jour à la plus ancienne de mes mères ayant pu être trouvée aux archives à ce jour.

 Ma mère Jeanne Beaumont est une vauclusienne, fière de l'être " nous, on est du Vaucluse " me disait-elle souvent avec une sorte de fierté et son accent chantant; une évidence qui me semblait de Lapalisse puisque je suis moi-même du Vaucluse. Son père, né à Avignon,  était bien du Vaucluse lui aussi, et pourtant, à partir de son grand-père, ils proviennent tous de la Drôme, St-Paul-trois-châteaux pour être plus précise, mais ça, elle ne le savait pas, ma mère. Elle n'ignorait pourtant pas que sa propre mère était une gardoise… mais après? Qui s'intéresse aux ancêtres d'une mère dans une société où l'homme lui a volé son nom à chaque génération depuis des siècles?
Sa mère c'était Suzanne Girard, et si née à  Beaucaire, elle était fille de Eugénie Vailhen qui venait d'un petit village situé entre  Nîmes et le Pont du Gard: Manduel: un village avec une histoire qui remonte à 400 ans  Av J.C..
C'est là que l'histoire devient intéressante, car depuis Eugénie, qui était mon arrière-grand-mère, toutes ses mères étaient de Manduel, et je dis ses mères car ces mères, de mère en fille, sont du même sang, possèdent le même ADN-mt qu'elles se transmettent depuis la Matriarcale originelle (voir (3).
Une recherche sur les test ADN mithochondrial, indique qu'en France, contrairement à ce qu'on aurait pu croire, les populations indigènes ne se mêlaient pas beaucoup aux autres. Voir (1).

(1) Article de Michel Alberganti, journaliste scientifique
Chaque européen a des ancêtres communs ayant vécu au cours des 1000 dernières années.
les ancêtres génétiques communs datant de moins de 500 ans ne sont partagés que par les personnes qui vivent actuellement dans le même pays. Dans ce domaine les Albanais se retrouvent en tête avec 90 ancêtres communs à l'horizon de 500 ans et 600 entre 500 et 1500 ans. A l'opposé, les Italiens et les Ibériques (Espagnols et Portugais) n'ont qu'environ 2 ancêtres génétiques communs avec d'autres populations du continent sur les dernières 1500 années.
Étrangement, la France se trouve dans le même groupe que l'Italie et les pays ibériques avec le plus faible nombre d'ancêtres communs avec les autres européens au cours des 1500 dernières années. Nous avons pourtant connu de multiples invasions (Viking, Huns, Goths, Ostrogoths et compagnie…). Sans parler des Romains. Mystère. Les chercheurs ne semblent pas avoir d'explications très claires à ce phénomène. Les Français se seraient-ils moins « mêlés » aux envahisseurs ?  Référence


Je n'ai pas fait faire l'étude de mon test ADN et bien m'en prenne, car l'envie ne m'en manquait pas, et pourtant je vois aujourd'hui, que ces tests, sans être une arnaque commerciale, ne donnent pas une information aussi valable que nous l'aurions souhaitée (voir ( 2 ) 

C'est sur l'article (1)  et cette recherche de l'université de Genève (2)  et que je m'appuie pour ma théorie de mon origine matriarcale. Pourquoi pas, cette théorie en vaut une autre!

(2)Étude de l’université de genève
L’origine récente africaine, c’est peut-être vrai pour nos mamans (et encore…), puisque ce sont elles qui nous ont transmis notre ADNmt. Mais problème du côté de papa, dont l’ancêtre commun, tel qu’on peut l’inférer par le chromosome Y, a au moins 50 mille ans de moins . (…) En réalité, on ne peut pas extrapoler l’histoire d’un gène à l’histoire d’une espèce (voir 3). Cette confusion a malheureusement plané sur les recherches scientifiques qui ont suivi la publication du génome mitochondrial en 1981.() Cette confusion a en fait alimenté, sous une patine de soi-disant objectivité scientifique, des fonds de commerce lucratifs, dont des dizaines de compagnies de « généalogie par l’ADN », qui vous proposent, contre un peu de votre ADN, mais aussi de votre argent, de vous raconter une fable sur l’origine de vos ancêtres. (…) Référence

(3)Notre matriarche la plus lointaine connue possédait notre ADN-mt. Il est possible d'établir la signature de cette lointaine ancêtre par triangulation de deux de ses descendant(e)s qui l'ont en matrilignage par deux de ses filles. Les hommes et les femmes possèdent l'ADN-mt de leur matriarche. Seules les femmes peuvent le transmettre à leur tour. référence


Dans les années 50, je vivais dans un village médiéval du Vaucluse, et mes grand-parents paternels avaient construit une maison à l'extérieur du village ( entendons à l'extérieur du périmètre des anciens remparts qui fermaient le village ancestral.) Peu de maisons dépassaient ce village, et tout ses occupants, nouveaux venus, étaient considérés comme des étrangers. Ils ne parlaient pas le patoi du village, ils n'en connaissaient pas l'histoire, et beaucoup n'allaient même pas à la messe. Il leur a fallu des années pour être acceptés, mais jamais par les vieux. "Ils sont du Nord" disait-on d'eux, même s'ils étaient de la ville à coté. Les anciens ne se mêlaient pas facilement aux étrangers, ce qui explique probablement le manque de sang étranger de l'encart (1) - et ma théorie.

Donc Jeanne Beaumont (1932) ma mère, Suzanne Girard (1900 ) ma grand-mère, Eugénie Vailhen ( 1872 ) mon arrière-grand-mère et mes aïeules, toutes de Manduel: Catherine Disset (1846 ),  Madeleine Masson ( 1821 ),  Marthe Fournier ( 1791 ),  Ann Briat ( 1753 ),  Marie Angelin ( 1714 ),  Marie Semil ( 1684 ),  Madeleine Maurissarges ( 1655 ),  Marguerite Daumas ( ca 1639 ) et leurs mères précédentes forment mon ascendance matrilinéaire de Manduel


Je devrais probablement m'en tenir là, mais curiosité aidant, je ne peux m'empêcher de me raconter des histoires:

J'imagine donc qu'avant 1600, dans le petit village de Manduel, qui ne comptait que quelques centaines d'habitants, loin de la ville, les hommes voyageurs, soldats ou marchants, passaient et  épousaient (ou violaient) une femme du village de temps à autre, puisque Manduel était situé sur la Voie Domitienne ( -118) , ce qui a certainement pu influencer le résultat final de ma théorie, mais pas l'ADN-mt;  Les femmes vivaient au foyer depuis toujours, tout au moins, depuis l'établissement de ce camp qu'avait formé le gaulois Manduos, fuyant Nîmes et je ne sais quoi, et qui deviendra plus d'un millénaire plus tard (943) un village digne de ce nom, mais un village isolé. Beaucaire était une étape sur la Voie Domitienne et Nîmes en était la suivante, ce qui suggère que Manduel, malgré sa borne ( il y en avait à tous les 1000 pas - elle était la 7e après Beaucaire et on n'arrête pas après 7 milles, sauf pour boire )  avait peu d'intérêt pour les voyageurs, et c'était probablement réciproque. 

Mais qui est ce Manduos? je n'en sais pas plus que vous! et j'aimerai bien savoir sur quoi est fondée l'histoire que l'on trouve sur le site de ce village:

Sur cette terre d'accueil, vers le IVe siècle avant J-C, un gaulois venant du Nord et fuyant déjà la capitale régionale qu'était Nîmes, s'installe. Il se nomme Manduos et choisit d'appeler l'endroit où il a choisi de vivre « Mandolios », c'est-à-dire « La Clairière de Manduos .Référence

Si un(e) généalogiste ayant accès aux archives de Manduel, ou un(e) 'férré(e)' en histoire du temps des Romains, pouvaient m'indiquer la source de cette acertation, et nous donner un peu plus de détails, le plaisir serait multiplié. 

Les Gaulois qui vivaient à ce moment (-400) dans la région étaient les Volques Arécomiques: 

Volques ou Volcae ou Volces sont des populations de culture celtique et ibérique2
La première trace historique est celle du peuple celte des Volques qui prirent, en s'établissant dans cette contrée autour du iiie siècle av. J.-C., le surnom d'Arécomiques, c'est-à-dire Volques du pays plat,
[D'abord opposés aux envahisseurs], L'influence de Massilia décida les Arécomiques à se soumettre volontairement (-121) au proconsul Domitius ; en récompense, le Sénat permit à Nemausus (Nîmes) et aux vingt-quatre bourgs placés dans sa dépendance de conserver leurs lois, leur religion et leurs usages. Rome trouva depuis dans les Arécomiques des sujets toujours fidèles et toujours étrangers aux mouvements qui agitèrent la Gaule. (ref-wikipedia)

Ces gaulois se mêlaient donc de leurs affaires, et malgré le passage des Romains et des éléphants d'Hannibal, ils demeurèrent des Gaulois et probablement des Manduellois de pure ascendance, tout au moins jusqu'en 1600 où vivait la mère de ma première ancêtre connue: Marguerite Daumas, ce qui donne probablement du poids à ma théorie, à l'effet que ma lignée matrilinéaire est d'origine gauloise.

Mais allons plus loin… Ces Gaulois eux-mêmes étaient des Celtes des montagnes

 les Volques Arécomiques constituent un peuple celte qui aurait émigré au iiie siècle av. J.-C., depuis les régions danubiennes jusque dans le sud de la Gaule.(Wikipedia)  [Manduos s'est installé au IVe siècle Av J.C.]

Si j'ajoute à cette génétique maternelle, les apports paternels, j'ai alors du coté de mon grand-père maternel Beaumont , les Tricastins ( Tricastini) qui sont un peuple celto-ligure de la Gaule narbonnaise. Mais St-Paul-Trois Châteaux, cette ville très romaine, risque de m'apporter un bon pourcentage de génétique ritale; de même du coté de mon grand-père paternel Schiavon, un vénitien. Mais les vénitiens ne sont-ils pas des Veneti? celtes des montagnes de la même origine que les gaulois, sans parler des  Allobroges, celtes des montagnes, tribus ancêtres des Savoyards, d'où vient  ma grand-mère paternelle, tous du même village depuis 1580. De quelque coté que je me tourne, je suis une montagnarde !

Et voilà, même si cette théorie n'a rien de scientifiquement fondé - ce n'est que ma théorie- je la crois être aussi plausible que celle d'un test génétique trop large, mais par elle, je viens de comprendre d'où vient mon éternel amour pour les Alpes et les montagnes, alors que je suis née près de la Méditerranée.

Donc n'hésitez pas à la confirmer  cette théorie, ou à la  détruire… j'ai le sens de l'humour... parfois,... et rien de tel qu'une bonne bagarre pour apprendre ;-)

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